mardi 7 novembre 2017

Non, c'est non!

En admirant mon bébé les premières heures et les premiers jours, je me suis projetée dans l’avenir en me demandant comment il pourrait devenir un adolescent insupportable alors qu’il est si doux maintenant… Je me suis rassurée en pensant à la plus ou moins longue période que j’avais avant que cela ne se produise. Mais c’était sans compter la période de l’affirmation, de la confrontation que notre si petit bébé va atteindre autour de ses 18 mois, pour ma part.

Cela a commencé assez innocemment quand ce petit être, dévoué à rendre heureux ses parents, a maitrîsé le "non" et puis progressivement son concept et ses nuances.
Dire "non" revient à s’opposer à ce qu’on lui dit, ce qu’on lui demande et ce qu’on lui interdit ou autorise.
Evidemment, au début ceci n’est qu’un jeu car la nouvelle expression est amusante à prononcer. Nous, les parents sourions les premières fois en entendant sortir ce mot avec détermination de la bouche de notre petit bout. Il n’en faut pas plus pour l’inciter à se servir de ce nouveau mot pour attirer l’attention et amuser ses parents. Je me souviens de cette période où il nous disait  "non, non" à tout en secouant vivement la tête et prenant une expression d’affront par imitation, même quand je lui proposais un petit morceau de chocolat. Mais un "non" peut cacher un "oui", puisque au départ c’est le plaisir de prononcer ce mot qui le pousse à l’exprimer, mais redemander à votre enfant une fois ou deux la même chose et sa réponse se transformera par magie en oui. Un enfant est logique, il ne passera pas à côté d’un morceau de chocolat…

Ensuite vient le temps où le « non » est déterminé et traduit le réel désir de l’enfant à s’opposer et à exprimer ce qu’il veut ou ne veut pas plutôt, à développer son pouvoir sur le monde extérieur. Les premiers « caprices » apparaissent ainsi que le désarroi des parents face aux pleures qui suivent un désaccord avec leur enfant.
La facilité est de céder ou de négocier pour arrêter un caprice surtout si cela se produit à l’extérieur de la famille, en public. Le signal envoyé alors à son enfant est que ses « non » et ses pleurs sont récompensés par l’obtention de ce qu’il veut et par l’attention que ses parents lui portent.
Détourner l'attention de l’enfant sur un jeu ou une autre activité est une manière de stopper un moment difficile. L’anticipation de la réaction d’opposition lorsque l’on change d'activité, quel’on doit arrêter de jouer peut amoindrir le refus que l’enfant oppose à ses parents directement. En le prévenant un peu avant la fin de l’activité, l’enfant a le temps de s’habituer et d’intégrer le changement.
Discuter et ouvrir le dialogue avec son enfant lui fait comprendre qu’il peut avoir un avis. Lui demander son avis et lui exposer le votre permet de canaliser ses oppositions, il sera plus enclin à faire quelque chose si nous en parlons avant avec lui.  Mais si ce moyen ne fonctionne pas toujours (je l’ai testé dans plusieurs situations malheureusement), "ignorer" son enfant quand cela est possible à la maison pour lui faire comprendre qu'il n’est pas le centre du monde et que nous n'accédons pas à tous ses désirs est primordial. Bien évidemment ignorer est un grand mot, on feint de ne pas s'en occuper tout en observant son comportement. A chaque fois il s'est calmé de lui même en trouvant une activité à faire, puis est revenu me voir pour me montrer.
Il est évident que certaines fois la crise ne passe pas et l'enfant lui même ne sait plus pourquoi il pleure ou s'est énerve et seul un câlin et des mots doux peuvent le calmer.

Enfin dernier point que j'aborde est celui du non désignant vraiment les préférences de notre enfant, sans aucune dimension d'opposition avec ses parents ou autre. C'est une phase plutôt facile et très intéressante à gérer car nous pouvons parler avec notre enfant, développer ses connaissances sur un thème précis. On comprend mieux ses envies et intérêts et on peut alors s'appuyer dessus pour le faire travailler avec enthousiasme (cf. page sur "Ovide Decroly, petite présentation").

Cette phase aussi pénible soit elle pour l’enfant comme pour ses parents est un passage obligé dans la construction de la personnalité et de la conscience de soi et de ses relations avec les autres. Nous les parents devons réagir sans colère ni cri pour ne pas banaliser les énervements et donc ne pas "apprendre", malgré nous, à son enfant que l'énervement est la seule réponse possible lorsqu'il n’obtient pas satisfaction. L’enfant se construit largement par l’imitation de l’adulte et de ses comportements face aux différentes situations de la vie. De plus les cris et les négociations (qui n'en sont pas réellement quand on fini par céder^^) tendent à diminuer l’autorité parentale aux yeux de l’enfant.
Je suis bien placée pour savoir qu'il y a des jours où cela est plus facile à dire qu’à mettre en oeuvre, quand chaque changement de situation ou d'activité est propice à un énervement du petit bout.
Dans ces cas là, il faut absolument ne pas montrer son exaspération ou son anxiété, son énervement devant l’enfant (oui j'avoue des fois ce n'est vraiment pas évident... mais on doit montrer l'exemple 😓), et utiliser le temps de la sieste pour recharger ses batteries en même temps que lui et décharger le stress emmagasiné.

J’ai testé la danse avec bébé pour défouler maman et bébé. Cela marche très bien et fatigue le petit qui passe son trop plein d’énergie dans la musique. Le dicton la musique adoucit les mœurs prend tout son sens dans ces moments la… (cf article "la musique adoucit les mœurs? oui mais pas que...")

Ne désespérons pas tout de suite

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