vendredi 16 novembre 2018

L'auto-contrôle en IEF

J'ai déjà abordé plusieurs fois le thème de la gestion des émotions et des crises ou caprices de notre enfant.
Les enfants de trois ans nous semble déjà grands, surtout en IEF où leur éveil et leur compréhension du monde est immense (j'en suis toujours étonné d'ailleurs). On leur prête alors des compétences qu'ils n'ont pas forcément comme l'auto-contrôle.
C'est ainsi que pour la gestion des émotions ou des caprices on se dit que c'est fini nous avons dépassé la crise du "Terrible Two" (cf. article "Terrible two... sos"), nous avons un moment de répit avant... soyons optimistes .... la crise d'adolescence. Mais la frustration et les impulsions d'un enfant de trois ans arrivent à grands pas. Et si on accepte plus facilement l'existence des crises de colère ou de caprices des très jeunes enfants, on comprend beaucoup moins celles d'un enfant plus vieux (3 ans par exemple) et notre patience s'épuise d'autant plus vite. On arrive aussi à l'âge où l'enfant veut montrer son indépendance et tester les limites des figures d'autorité.
Difficile de s'y retrouver et de savoir comment réagir.

Je suis en plein dedans, d'ailleurs pendant la rédaction de cet article j'ai du gérer plusieurs crises... bon d'accord cela donne matière à réfléchir et enrichit mon expérience^^ enfin je me passerai bien de quelques crises tout de même!
Alors qu'il y a quelques mois tout allait bien quand nous attendions notre tour au boulanger ou quand nous faisions les courses, il était patient et écoutait le consignes, maintenant il s'impatiente rapidement. Il ne veut ni se calmer, ni écouter ce que l'on propose. La fin des activités est de plus en plus difficile. Par exemple, on le fruste sur son envie de jouer pour aller dormir ou pour passer à table et là on découvre des cris et des hurlements que nous n'avions encore jamais entendu..... Que faire pour aider notre bout de chou à contrôler ses émotions ?

Impulsivité et auto-contrôle 


L'impulsivité selon la définition du dictionnaire caractérise la tendance à agir de manière irréfléchie, comme poussé par une forces irrésistible (les impulsions enchevêtrées dans les émotions),on l'associe généralement à un caractère colérique et/ou capricieux.
L'enfant impulsif attend que ses désirs et besoins soient contentés immédiatement lorsqu'il en formule la demande, et n'accepte pas le refus. Il exprime alors sa colère de façon inadaptée.

L'auto-contrôle est donc la maîtrise de cette impulsivité tant au niveau corporel qu'émotionnel.
Il est très important de le développer pour permettre à l'enfant d'affronter toutes les situations de la vies, et de savoir comment s'adapter et adapter son comportement. Son habilité à s'auto-contrôler lui permet aussi de régulariser ses relations avec autrui, se faire des amis, bien s'entendre avec eux, donc être sociable.

Les causes


Les  causes de l'impulsivité à cet âge est surtout le manque de maturation du cerveau (cortex frontal, celui gère les réactions) ne permettant pas la gestion des émotions provoquées par les situations dans lesquelles il se trouve, ou face à ses besoins et désirs. 
L'enfant devient autoritaire à 3 ans, lui permettant de montrer la conscience et la représentation qu'il a du monde autour de lui. Elles sont centrées sur lui. Il a le besoin de s'affirmer mais aussi savoir qu'il y a des limite, ce qui le conduira à développer son auto-contrôle. 
L'impulsivité peut être le fait d'enfant voulant attirer l'attention, ils veulent faire rire, être aimés et donc ont du mal à se taire ou alors à écouter. Ils peuvent apparaître comme des "insolents" en coupant la parole ou en parlant en même temps que d'autres personnes.
Vous pourrez remarquer que ces comportements ont tendance à être plus nombreux quand ils ont faim, qu'ils sont fatigués ou qu'ils sont mis dans des situations nouvelles ou présentant de nombreuses stimulations.


Comment l'aider et comment se comporter ? 


Le point important c'est qu'il faut leur permettre d'exprimer leur agressivité liés à leur impulsivité car rien n'est plus dangereux que des sentiments refoulés. On doit donc les accompagner dans la compréhension et la gestion de leurs émotions.

  • Positivons :

Il faut formuler les consignes de manière positive c'est-à-dire ne pas mettre de négation : "ne cris pas" devient "parle doucement".
Renforcez les bons comportements, l'auto-contrôle.

  • Concentrons-nous:

Lorsque vous parlez à votre enfant (en-dehors des moments où il est en colère et inaccessible à vos paroles), pour développer sa capacité de concentration, demandez lui de vous regardez dans les yeux. Au départ cela le fera rire et il s'amusera à faire tous sauf vous regarder, mais il faut continuer. Cela lui permettra de se reconcentrer lorsqu'une crise arrivera, voir de pourvoir vous écouter contrairement aux autres fois et répondre positivement à votre tentative d'attirer son attention sur autre choses que sur ce qui le contrarie.

On peut essayer aussi de passer par le jeux comme les jeux d'équilibre qui l'oblige a être clame et à se concentrer pour arriver au résultats et non pas de s'énerver et de laisser échapper des gestes brusques.
On peut aussi jouer à la statue, en mettant une musique entraînante pour danser et lorsque l'on stoppe la musique, il ne doit plus bouger, comme une statue. C'est le même principe qui régit le jeu de "Jacques a dit" ou "un deux trois soleil"

  • Parlons-en:

Agissez face à une situation de crise en minimisant les paroles, deux phrases et non un discours trop long, qu'il n'écoutera pas et qui risque de faire s'envoler en fumée votre patience.
Aidez le à nommer les émotions qu'il ressent et à exprimer la situation dans laquelle il se trouvait et ce qui a causé sa colère, frustration, déception...

  • Calmons-nous:

Enseignez lui des moyens de se calmer (cf. article "yoga et les bienfaits pour un enfant") en revenant sur la crise, et en lui apprenant à voir les signes précurseurs d'une crise, de les identifier et donc d'essayer de se clamer avant.
On peut accroître sa tolérance à la frustration = augmenter progressivement le temps d'attente vis a vis d'une demande. On peut utiliser un repère visuel sur l'horloge ou un sablier.
Cet exercice lui permet de se rassurer lorsqu'il s'impatientera face à une situation ultérieure et ainsi désamorcer sa colère ou impulsivité.
Enfin on peut développer sa capacité à se calmer avec le contrôle de la respiration en trois temps : prononcez le mot stop (main devant soi), le faire inspirer (remplir son ventre d'air) puis expirer (vider son ventre d'air ). le faire autant de fois que nécessaire. on remarquera que les techniques que nous inculquons à notre enfant sont les mêmes que pour s'auto-contrôler en tant qu'adultes ^^.

***

Je ne vous cacherai pas que les résultats sont très longs à venir. Nous sommes engagés avec notre enfant dans un parcours d'endurance et persévérance, mais l'acquisition de l'auto-contrôle par notre petit ange lui est vital pour affronter la vie et établir de bonnes relations avec le monde qui l'entoure.
Plus les jours passent et plus nous nous rendons compte que le futur de notre enfant repose donc sur ce que nous lui transmettons et comment nous lui transmettons.

Un long et laborieux chemin mais un merveilleux voyage !

mardi 13 novembre 2018

yoga et les bien faits pour un enfant

Je ne suis pas d'une très grande nature sportive, mais j'aime faire quelques exercices de gym ou de yoga. C'est donc tout naturellement que j'ai commencé à faire participer mon enfant dès la rééducation après la grossesse. J'ai pu trouver près de chez moi une sage femme pratiquement le yoga et qui l'adapte à la rééducation post-grossesse. J'y allais avec plaisir avec mon enfant, c'était un moment privilégié et coupé de l'agitation de la vie quotidienne et renforçant le lien d'attachement entre notre enfante et nous. Pour cette raison, j'ai voulu continuer à pratiquer le yoga et le faire pratiquer à mon fils.

Les bénéfices


Notre petit bout de chou gagne en souplesse et en maîtrise du corps et des mouvements. Il prend aussi beaucoup de confiance en soi. Ce n'est pas un secret plus nous sommes à l'aise avec notre corps et sa maîtrise plus notre confiance en nous est grande. Elle nous permet d'affronter beaucoup de d'aléas de la vie et de développer la curiosité et l'envie de découverte.
Sur le plan émotionnel, la gestion du stress peut passer par le yoga, la gestion de ses émotions, apprendre à les contrôler et les apaiser. Et évidemment... canaliser le trop plein d'énergie ^^
Les activités physiques yoga et gymnastique débutent sous forme de jeu, souvent à des moments où notre enfant est assez énervé, ne se canalise sur aucune activité. La pratique du yoga permet, comme pour les adultes, de se concentrer sur son corps et de calmer l'esprit. En effet l'enfant veut tellement pouvoir contrôler son corps pour réaliser les postures de yoga (adapté aux enfants évidemment) que toute son énergie passe dans la concentration et il peut retrouver son calme (oui quand une séance se passes sans accroc dans un monde idéal ^^...).

Comment pratiquer ?


Puis pour les deux ans de mon enfant, ma sœur m'a offert un livre pour la pratique du yoga avec les enfants.
                                                                 

Ce qui est génial avec le livre "le yoga de Kika" d' Anne Terral et Ulrika Dezé, c'est qu'il est fait comme une histoire à raconter avec les différents chapitre correspondant aux étapes d'une séance de yoga.
On privilégie les jeux ludiques comme imiter les animaux ou des choses qui sont dans la nature (par exemple les arbres, les fleurs,...). L'imaginaire est très important au yoga, déjà pour les adultes lors des temps de relaxation avec ces phrases types "imaginez vous sur la plage, dans une forêt,...". C'est tout naturellement que l'on va baser une séance de yoga pour les enfants sur leur imagination, l'associer à des fiches de postures en parallèle avec les animaux. Un beau jeu a été édité sur ce thème 



Avant la séance et après la séance on peut essayer de lui faire prendre conscience de sa respiration allongé sur le dos, avec un ballon par exemple sur le ventre. Ce n'est pas toujours couronné de succès, on a souvent beaucoup plus de fous rires que de méditation mais rire reste le meilleur moyen de se détendre. Après être bien détendu on peut essayer de se concentrer sur les postures ou sur l'activité suivante, comme de la médiation avant de passer à des occupations plus studieuses (ou moins^^).

On peut pratiquer grâce à des cours donnés pour les enfants uniquement ou alors pour enfants et parents. Il n'y a que l'embarras du choix sur le web, et aussi se renseigner au niveau des activité de votre commune, des associations.
On peut aussi trouver des vidéos sur internet permettant de découvrir le principe de méditation pour les enfants. Un des nombreux exemples m'a été présenté par l'animatrice du lieu d'accueil enfants-parents (moments de rencontres, jeu, partage entre familles) que je côtoie. Les vidéos sont tirées du livre "Calme et attentif comme une grenouille" d'Eline Snel.





Il ne reste plus qu'à tester vous même le yoga avec votre enfant ! si ce n'est pas déjà fait !
L'IEF permet de tester et de lier tellement de façon d'appréhender la vie et d'apprendre et d'évoluer !
Vivons la vie !

jeudi 1 novembre 2018

La sieste en IEF, respect du rythme des enfants

"Non pas de dodo, je suis pas fatigué!" et 20 min plus tard on retrouve notre petit ange en train de dormir dans sa chambre... faut-il encore lui faire faire des siestes comme en maternelle ou l'occuper toute la journée avec nous en IEF?

LA NIÑA ESTÁ EN LA CAMA.

Petit rappel sur les cycles de sommeil


Le sommeil évolue jusqu'à l'âge où là il s'adapte aux modes de vie plus ou moins surmenés de notre temps...
Effectivement, le sommeil d'un nouveau né, d'un enfant de un an, deux ans... n'a pas la même importance en terme d'heures de sommeil ni la même répartition.
Si le tout petit a besoin de beaucoup de sommeil diurne et nocturne, plus l'enfant grandit plus le sommeil nocturne prend d'importance par rapport au sommeil diurne (sieste) qui finit par disparaître, en résumé...

On connait cinq phases de sommeil, qui suivent l'éveil passif (=phase de l'endormissement) et qui forment un cycle.
Sommeil lent :
- phase 1 = sommeil très léger
- phase 2 = sommeil léger
- phase 3 = sommeil profond
- phase 4 = sommeil très profond
Sommeil rapide :
phase 5 = sommeil paradoxal, celui des rêves
Une nuit de sommeil est caractérisée par la répétition de ce cycle complet plusieurs fois.

Le rôle de la sieste


Le sommeil est aussi vital pour un enfant que de manger, par exemple.
Le sommeil permet le repos du corps mais aussi la sécrétion des hormones de croissances, le renforcement de l'ossature, la cicatrisation, le jeu du système immunitaire lorsqu'il est malade, la remise à niveau du cerveau avec la consolidation et la mémorisation des apprentissages effectués (intellectuel, motricité, émotions,...). En effet, le fait de fermer les yeux coupe l'arrivée d'informations au cerveau, l'enfant arrête de capter les stimuli de son environnement.

La sieste prépare notre enfant à passer une bonne nuit ou du moins le prépare à l'endormissement du soir. Je m'explique :
si un enfant saute la sieste alors qu'il en a besoin, arrivé en fin d'après-midi il est dans un état d'agitation et d'excitation assez important, ce qui l'empêche de trouver le sommeil sereinement le soir et donc ampute sa phase de sommeil nocturne.

La sieste, enfin, permet d'éviter les terreurs nocturnes.
Si un enfant manque de sommeil, en sautant la sieste, il compensera par un sommeil beaucoup plus profond en début de nuit. Il enchaînera ainsi deux phases de sommeil lent profond sans accéder à la phase paradoxale plus légère (comportant les rêves). Ceci engendre les terreurs nocturnes. Elles se manifestent par un enfant hurlant sans raison mais est dans un sommeil profond et donc inaccessible à ses parents et à leur réconfort. Le lendemain, l'enfant ne s'en souvient pas contrairement à ses parents.
La sieste permet à nos petits bambins de ne pas arriver au sommeil nocturne avec un dette de sommeil qui se soldera par une mauvaise nuit pour toute la maison.

Comment gérer la sieste avec l'âge de son enfant


De 0 à 6 mois, le sommeil a une amplitude de 16 à 18 h sur 24h.
De 6 à 12 mois, on passe de 15 à 14 h sur 24h.
A 1 an, le besoin de sommeil est de 13 à 14 h 0 peu prés.
De 2 à 6 ans, c'est un besoin variant de 13 h à 11 h, puis 10 h à l'adolescence.

http://www.sfrms-sommeil.org/IMG/pdf/DIU2007-TC1-Vecchierini-Evolution_sommeil_age.pdf


De 0 à 3 mois, le bébé a des périodes de sommeil de 3 à 4 h dans la journée.
A partir de 3 mois, on distingue trois siestes en règle générale (matin, début d'après-midi et fin d'après-midi)
De 6 mois à 3 ans, on perd progressivement les siestes du matin et de fin d'après-midi, ne perdure que la sieste de début d'après-midi.
La persistance de la sieste dépend exclusivement des enfants, on considère que 50 % des enfants en font encore à 4 ans, puis 5% à 6 ans et 1% à 7 ans.

En maternelle, l'instauration de la sieste ne permet pas de respecter les rythmes individuels de chaque enfant, au détriment de ceux qui n'ont plus le besoin de sieste, générant parfois des tensions et des angoisses. Cette obligation de sieste fait donc perdre tout le bénéfice de ces moments de calmes, provoquant même des soucis là où il n'en existait pas.

Nous sommes en IEF, ainsi c'est l'enfant qui va gérer sa sieste et son rythme.
Certains jours il voudra dormir plus ou moins longtemps. C'est lui qui module le durée des siestes, lui permettant de profiter pleinement de ce moment en fonction de ses besoins. Il n'appréhende pas ces instants de repos.
Les parents connaissent leurs enfants et sont à leur écoute. Nous pouvons, nous parents au foyer, superviser et gérer aussi leur siestes, savoir quand ils peuvent sauter une sieste en fonction des variables de la vie quotidienne et de leur état de fatigue ou non.

L'important c'est que l'enfant soit écouté et son rythme respecté, lui permettant alors de profiter pleinement du repos nocturne et de ne pas commencer à accumuler une dette de sommeil.

Pour les jours où la sieste n'est vraiment pas possible pour notre enfant, on peut toujours lui installer dans sa chambre un coin calme (canapé ou matelas par terre avec des coussins), avec quelques livres, les volets mi-clos, un coin où il pourra venir se reposer à son aise.
On le retrouvera à coups sûr endormi avec ses livres ou ses jouets au bout de quelques minutes.
Mais même si il ne dort pas, cette période de calme et de ralentissement d'activités (décidé par l'enfant) lui sera bénéfique pour le reste de la journée.

Gifs animés nourrissons

Nous en venons toujours à la même conclusion :
en IEF, l'écoute de son enfant, le respect de ses désirs et de ses besoins, sont primordiales et permettent une évolution sereine et harmonieuse de notre petit bout de choux dans tous les aspects de son développement et de sa vie.