samedi 29 septembre 2018

IEF = asocial ? entre mythe et réalité

L'IEF ( = instruction en famille ou l'école à la maison) fait peur à la société, elle ne correspond pas à l'idée de la vie vantée et vendue dans les médias. La sur-consommation d'amis avec les réseaux sociaux impacte notre vision de la vie et du coup celle de nos enfants.

"Mais c'est dangereux pour l'enfant l'école à la maison! Il va devenir asocial! Il n'aura pas d'amis."
vous avez déjà toutes et tous entendu ce genre de phrases alarmantes.

Effectivement l'école est un milieu sûr, doux où la confiance de l'enfant est valorisée, sans brutalité ou jalousie ou harcèlement. Un monde parfait où tous les enfants se tiennent la main en une ronde parfaite.
Combien de témoignages surgissent de nos jours concernant les périodes d'intense stress et de malaises vécus lors de la scolarisation ? Le gouvernement lui même lance des campagnes publicitaires sur le harcèlement scolaire. Combien d'enfants vivent leur scolarité en étant sans ami, en perdant confiance en eux et s'imprégnant d'une multitude de complexes ?

Les études sur les enfants non scolarisés sont formelles et sans équivoque. Ces-derniers sont plus sociables que les enfant scolarisés, ils ont un esprit plus ouvert, ils acquièrent une confiance, une autonomie, une libre pensée et une curiosité intellectuelle que l'école ne permet pas.

Mais il ne sera pas se tenir en société?


On parle ici de la socialisation, concept assez fumeux, en d'autre termes : tout le monde y range ce qu'il veut. Mais en règle générale, la socialisation se définit comme l'apprentissage des normes et des valeurs de la société dans laquelle nous évoluons.
Ainsi lorsqu'une personne fait la remarque que notre enfant ne sera pas socialisé, elle suppose qu'il ne connaîtra pas les normes en vigueur dans la société. C'est assez aberrant sachant que la socialisation primaire se fait par le milieu familial. L'enfant se construit son référentiel social principal à travers la vie de famille, en observant ses parents et son entourage proche, entourage qui véhicule par essence les codes de la société dans laquelle l'enfant grandira.
L'enfant imite ce qu'il voit et intègre les règles de vie de la société. On peut citer de nombreux exemples de la vie quotidienne. Il apprend le rôle de chacun au sein d'une famille, les repas de famille sont aussi un laboratoire intense d'apprentissage des normes sociales, qu'il peut comparer au repas en famille plus intimes. Faire les courses lui donne l'occasion d'apprendre à attendre son tour, ou à dire bonjour, au revoir. Son référentiel social, donc sa socialisation, est immense.
Il est intéressant de souligner que si les valeurs et normes instruite à l'école ne rentrent pas en symbiose avec celles que contient son référentiel social, l'enfant au vue du dilemme demandera à ses parents. On en revient à la socialisation primaire.
En conclusion que l'enfant soit scolarisé ou non, son référentiel social donc sa socialisation sera faite, sans que l'école n'y joue un grand rôle au final.

Quand je voies mon enfants dire bonjour, merci et au revoir dans un magasin, attendre sagement à la caisse notre tour ou respecter les lieux silencieux comme les églises, les musées ou les bibliothèques, sans que je ne lui ai dit avant (il adapte son comportement aux circonstances), je me dit que sa "socialisation", ce mot que tant de personne aiment à prononcer sans savoir ce qu'il regroupe, est très bonne. 

"Il va être solitaire et n'ira jamais vers les autres"


Nous parlons maintenant de sociabilité, c'est à dire la capacité à nouer des relation humaines, à avoir envie d'aller vers les autres.

En quoi être en classe près de 200 jours par an avec 30 élèves, toujours les mêmes, va permettre à l'enfant de développer sa sociabilité ?
Etant au fait que la moitié d'une classe sera considérée par l'enfant comme "ennemie ou hostile ", que l'autre moitié sera, disons, neutre et qu'il aura peut être la chance d'avoir un meilleur ami, le cercle social est plutôt limité. Vous ne trouvez pas ?
Ajoutez à cela le stress que cette situation engendre et le sentiment, dans les cas les plus poussés, d'antipathie envers le contact humain. On a tous connu des camarades de classe restant prostré toute l'année, se retirant de la société "école".

N'est-il pas plus enrichissant, plus épanouissant pour l'enfant de rencontrer une multitude de personnes différentes, d'horizons divers? C'est ce que permet l'instruction en famille. Elle offre d'innombrables opportunités  d'interagir avec des enfants et des adultes de tous âges et d'univers variés. C'est simplement vivre. Quand nous sortons dans la rue pour aller chercher le pain, le panel de personnes croisées est bien supérieur à celui d'un enfant restant enfermé à l'école 5 jours par semaines, avec la même population.
L'école à la maison permet de vivre dans la vraie vie, ce qui induit de connaitre les normes sociales, de savoir s'adapter à de nouvelles situations, de pourvoir communiquer d'avec des personnes différentes.
Je ne comprend donc pas cette inquiétude immense, ce regard noir tourné vers l'IEF en se basant sur ce seul argument de la vie sociale des enfants.

Un enfant instruit en IEF à beaucoup plus de facilité à s'intégrer à la société et au monde adulte qui l'attend par la suite, qu'un enfant resté dans le cadre scolaire, où les normes apprises sont seulement celles utiles à ce milieu.

Multiplier les opportunités


Effectivement un enfant instruit en IEF ne passe pas 24/24h dans sa chambre, comme le mythe de l'école à la maison le laisse supposer.
Les groupes de rencontre entre familles en IEF, les activités proposées par les communes, le nombre de musées, d'expositions, de lieux à découvrir est immense. Tout permet de concilier l'apprentissage la découverte, la curiosité et la vie sociale des enfants non scolarisés.
Cette congruence des objectifs entre apprentissage et vie sociale permet donc d'ouvrir notre horizon beaucoup plus que celui proposé par l'école.

Nous pouvons aussi suppléer que c'est à nous, les parents que revient de définir les relations de nos enfants, de leur apporter les opportunités de rencontre. C'est donc un choix réfléchi et mesuré de faire l'école à la maison, un choix de qualité, un choix respectueux des envies de nos enfants. Chaque enfant est différent même dans une fratrie : certains seront plus enclin aux activités collectives que d'autres. Cette gamme de caractères et l'ajustement des opportunités en fonction de cette dernière n'est pas rendu possible à l'école.



Pour conclure, faire l'école à la maison est un choix privilégiant l'écoute des envies et des besoins du principal intéressé, l'enfant, que ce soit au niveau des rythmes d'apprentissage, des centres d'intérêt ou de son besoin social. L'IEF promeut le respect de sa personnalité et non le conformisme à un modèle type impliquant une pression constante sur des êtres en plein développement.

Nous donnons donc l'opportunité à nos enfants de se révéler tels qu'ils sont.
L'instruction en famille, lorsqu'elle est possible est un choix éclairé et une chance, et non pas une menace sur l'avenir de nos enfants.

mercredi 26 septembre 2018

Faire traverser une séparation à son enfant, fléau du siècle

Les séparations de couple avec enfant(s) semblent être le mal du siècle, le mal de notre génération. C'est un des éléments néfastes à notre société, compte tenu de la négligence vis-à-vis de "l'intérêt de l'enfant", comme le politiquement correct le nomme, et donc des futurs adultes qu'ils deviendront.
A la suite des deux derniers articles (cf. le jour où ma vie a changé et Cohabitation, trahison et rupture) celui ci aura pour sujet mon fils, son innocence mise à mal par un comportement égoïste.
Le père se dédouane de ses responsabilités, je prend la charge entière de mon fils, ce qui ne changera pas tellement des trois dernières années pour moi, mais pour lui comment va-t-il le vivre, le ressentir et quelles seront ses réponses face à cette situation ?

La protection de notre enfant

La première réaction de mon fils fut la peur et l'incompréhension, dirigées contre son père. Il se rapprocha d'une manière beaucoup plus forte de la personne qu'il considère comme celle qui le stabilise, le sécurise, sur qui il peut compter, moi sa maman.
Il est d'ailleurs reconnu, par des études psychologiques récentes menées par des spécialiste chez les enfants, que ces-derniers ont besoin d'une stabilité psycho-affective, ils ont besoin de relation permanente avec la figure d'attachement sécurisante, nous les mamans. (http://www.lenfantdabord.org/lenfant-dabord/lenfant-de-la-separation/)

La protection des enfants lors de séparation a fait un énorme bond en arrière, malheureusement, sur la base de la parité, et continue de régresser. Mais réveillons nous, l'enfant a seulement besoin de sécurité et d'avoir des points d'ancrage et de stabilité, pas d'une division du temps arbitraire pour satisfaire l’ego des pères.
Même la loi fait fausse route, ainsi que les magistrats prônant l'intérêt de l'enfant basé sur la parité mère-père mais jamais dans la considération de l'enfant comme un être à part entière doué de sensibilité et en plein développement psycho-affectif. Un enfant doit pouvoir, sans aucun stress ni crainte de la perte ou de l'abandon, se rattacher à sa mère figure de l'attachement primaire, et pouvoir s'appuyer sur elle pour se développer en pleine confiance. L'attachement mère-enfant perdure et est la base du développement cognitif, affectif et social de l'enfant. C'est cette vison que l'on oublie trop facilement et trop rapidement de nos jours.
La disparition du cadre de vie habituel de l'enfant pour satisfaire les desiderata des adultes qui l'entourent ne font qu'empirer le choses. Peu d'adultes accepteraient ce que nous infligeons à nos enfants lors des séparations et des décisions arbitraires qui suivent.

Une phrase d'un avocat résume l'esprit de tout ce concept fumeux et la violence faite aux enfant au nom de la loi
Question: "Mais si l'enfant de 3 ou 4 ans hurle quand il voit l'autre parent, qu'il ne veut pas y aller que les cris sont déchirants que l'enfant fait clairement comprendre que ce n'est pas possible pour lui, qu'il veut rester avec sa figure d'attachement, est-ce que cela est pris en compte, cette douleur et le mal qu'on lui fait subir?"
Réponse "Mais que ce soit un petit enfant ou même un ado qui ne veut pas aller voir l'autre parent, c'est au parent, qui en a la responsabilité, de le forcer. L'état émotionnel de profonde angoisse voir de peur de l'enfant ou ses désirs ne sont pas des excuses acceptables. Forcez le à y aller pour avoir des preuves que votre enfants revient traumatisé"

Mieux vaut guérir que prévenir quand il s'agit de la protection des enfants ? WTF ?
Merci la justice au service de l'intérêt de l'enfant...

Article à lire impérativement pour nous les mamans célibataires
http://www.enfant-encyclopedie.com/divorce-et-separation/selon-experts/considerations-particulieres-envers-les-nourrissons-et-les-tout 

Je revins à mon témoignage.
La seule chose a faire : entourer son enfant de joie et d'amour encore plus dans ces moments là, le détourner autant que possible de la situation sordide dans laquelle nous sommes. Il faut préserver sa sécurité émotionnelle.

C'est cet aspect qui est le plus terrible, le voir souffrir quand il est dépassé par une situation, même banale comme le refus d'un deuxième yaourt. Cela devient une souci par dessus lequel il n'arrive plus à passer. Et les crises de pleurs deviennent des moments vraiment dramatiques.

Pour nous, après quatre semaines, cela s'est tassé.
J'ai la chance d'avoir mes parents près de moi, ce qui a permis à mon fils d'avoir une figure paternel de substitution et permettre de gérer les accès d'énervement et de colère qu'il vivait sans qu'il sache d'où cela venait. On a pu préserver son univers sécurisant et la structure dans laquelle il grandissait déjà. Il est donc très entouré et baigné dans une atmosphère douce et sereine autant que possible.
Le rassurer en permanence est une obligation.

Et l'IEF dans tout ça ? 

Je dois bien l'avouer nous avons un peu abandonné les moments d'apprentissages et de travail dans "ses cahiers" qu'il aimait tant. Il n'était pas disponible pour se concentrer et je ne voulais pas perdre l'envie qu'il a toujours eu d'apprendre et de travailler. Nous le savons toutes quand on fait l'école à la maison l'important c'est l'enfant et non pas le nombre d'heures ou de pages de cahier qu'il aura étudiées dans une journée. C'est une autre façon d'apprendre respectueuse du rythme de l'enfant et c'est vraiment l'élément principal à préserver surtout quand nous traversons une crise de cette ampleur pour un bout de chou de trois ans.
Et j'ai bien fait, car à l'heure actuelle il est vrai que c'est de lui même qu'il revient à ses cahiers, à ses questions pour apprendre et à ses "pourquoi". Sa curiosité dirige ses question et non plus le besoin d'être rassurer (plus qu'à l'ordinaire) avec des questions comme "pourquoi tu m'aimes ?".

Nous avons fêter son anniversaire dans cette période douloureuse.
Nous avons essayé de miser sur le jouets, mais les livres qu'il a eu notamment un immense livre de français/anglais de R. Scarry, a retenu son attention. Il le feuillette en permanence et me demande souvent comment on dit en anglais tel ou tel mot quand on joue. C'est un livre magique on y découvre plein d'univers différents et cela ouvre la possibilité à pleins de question comme sur les métiers ou sur la nature. C'est une mine d'or et mon petit bout s'en sert comme tel. Ce livre est merveilleusement illustré, d'une manière douce et apaisante ce qui en fait l'objet parfait pour notre situation. Un objet de réconfort pour retrouver les habitudes d'apprentissage.


L'essentiel dans cette épreuve c'est de ne pas brusquer son enfant, de l'entourer de patience, d'amour et de présence rassurante. Nous aurons tout le temps après pour apprendre. Jouer avec lui et le faire jouer seul le fait s'évader et lui permet d'évacuer ce qu'il a sur le cœur, et lui redonne aussi l'envie d'apprendre.
Un enfant doit se sentir en confiance et en sécurité en retrouvant des habitudes, qui lui permettent de s'investir dans des apprentissages ou des activités sans que cela ne devienne une source de soucis supplémentaires.


Notre avenir, indissociable des relations inter-humaines, est dépendant de nos enfants et de la satisfaction de leurs besoins psychologiques et affectifs quand ils sont petits. Ce sont eux qui construiront la société de demain.

Alors Mamans célibataires, tout pour nos enfants, battons-nous pour eux et veillons sur eux autant que faire se peut!

mardi 18 septembre 2018

Cohabitation, trahison et rupture

Comme si le fait de démolir la famille que nous construisions ne suffisait pas, à cela il est toujours mieux de rajouter une raison de plus a la rupture : "les souvenirs que l'on partage ne son pas vrais".

Vous, l'être trahi, vous vous souvenez de moments paisibles, amoureux, sincères, des soirées où on refait le monde avec l'homme de sa vie, les déclarations d'amour impromptues mais puissantes.
Lui se souvint de ........ rien de tout ceci, juste des pleurs qu'on a versés après une dispute, les moments où il disait "oui" pour être tranquille, les déclarations d'amour faites pour éviter de parler des problèmes profonds qu'il rencontrait dans notre relation.

Trahison Action de trahir en trompant la confiance de quelqu'un, en manquant à la foi donnée à quelqu'un, à la solidarité envers quelqu'un; résultat de cette action (CNRTL/CNRS/atilf).
C'est bien une trahison quand on vous fait miroiter que la vie que vous vivez est sans souci majeur autre que les problèmes du quotidien ou de couple banals. On parle bien d'une trahison quand on vous dit que les "je t'aime" c'était pour nous faire taire quand on commençait à avoir des doutes, quand les "je t'aime" ne servaient que de mot magique pour être tranquille, et nous endormir.

Tout ceci m'a été jeté à la figure après cinq jours de cohabitation suivant l'annonce de la rupture (dont je ne soupçonnais pas l'existence)

Je parle de trahison quand après cinq jours où j'ai pris sur moi pour que ce soit courtois entre nous, et "agréable" pour que mon fils ne subisse pas la rancœur haineuse de son père envers notre famille, je craque enfin. Ce que j'ai sur le cœur, le mal qui emplit mon cœur sort et la seule réponse c'est un déchaînement de violence, de brutalité, de vulgarité.

J'ai vécu cela comme un second coup dans le dos, une seconde fois on m'arrachait le cœur en rigolant, une seconde fois on avait trouvé comment me mettre a terre, me démolir.

Je ne pense pas être la seule (loin de là) à avoir vécu une rupture aussi violente où tout est dénigré par l'autre.
venez témoigner

Nous devons être fortes nous les mamans célibataires et garder notre dignité quand l'être que l'on voyait comme notre âme sœur nous anéanti.
Vivons pour nos enfants, c'est la seule réponse.

lundi 17 septembre 2018

le jour où ma vie a changé

Cinq mois ce sont écoulés depuis que j'ai posté mon dernier article, cinq mois où ma vie a pris un chemin que je redoutais mais sur lequel je me trouve maintenant.
J'ai fêter mes 30 ans cette année comme si cela avait été un signe = changement de dizaine et vie qui bascule. Ceci semble tout droit tirer un roman ou d'une série télé bien girly. Mais quand cela nous arrive c'est loin d'être aussi glamour et soutenu par de superbes musiques enthousiastes en fond musical... et passer d'une étape à une autre ne se fait pas aussi  rapidement q'un épisode de 40 min

Maman célibataire de 30 ans....

J'avais une vie de mère au foyer assez traditionnelle, le père de mon enfant travaillant et moi m'occupant de l'éducation de mon enfant et de la maison.
Encore le lundi de la semaine où tout a basculé, je me laissai aller à rêver a notre avenir, les projets qui permettent de bâtir une vie, des projets qui prennent le temps de construire un avenir, une famille

Mais le mardi midi tout a volé en éclat avec quelques mots dit brutalement sans explication et sans avertissement (oui un panneau avec attention danger, virage dangereux, ou autre, aurait été fort appréciable avant tout ceci ^^)
La froideur, la distance mises pour cette annonce m'a anéanti, je ne reconnaissais pas la personne que j'avais en face de moi. C'était un étranger qui cherchai juste à me blesser en paroles. Comme si la situation dans laquelle il me jetait sans état d'âme ne faisait pas déjà assez mal, ne m'avait pas effondrée.

"C'est comme ça, désolé, je ne veux rien sauver, je veux être tranquille"

Après une crise de panique, une phase d'incrédulité, une phase de rage, une phase de pleurs, le sentiment qui a dominé c'est la trahison et celui d'avoir été dupée, menée en bateau, d'avoir été arnaquée et sacrifiée pour rien. Parallèlement un sentiment de protection pour mon enfant s'est accentué et mon instinct maternel s'est mis sur le mode le plus élevé.

Toutes les mamans célibataires le savent, le seul objectif c'est notre enfant, surtout quand le père se dédouane de toute responsabilité.

Les deux premiers jours mon esprit basculait en permanence dans l'irréalité de la situation (non ce n'est pas arrivé, notre famille n'a pas pu exploser aussi violemment) et se noyait dans un tourbillon de souvenirs de détails qui ne compte que lorsqu'ils n'existent plus comme des bruits ou des détails technique (j'ai acheté ceci pour notre dimanche en famille et maintenant ils n'existent plus ces dimanches familiaux).
Les souvenirs me frappaient le visage, le cœur, l'âme comme une tempête face à laquelle nous sommes impuissantes. Puis suivaient des moments de paix, ou juste de froideur vis a vis de la situation, me permettant de gérer les papiers, les démarches, les soucis matériels et d'organisation.

Mon souci majeur est que je suis maman au foyer ou plutôt j'étais (en écrivant ses lignes je met tous au présent comme si mon cerveau refusait encore d'admettre que cette vie était révolue), donc sans ressource avec un enfant.
J'ai sacrifié mes études pour lui et ma grossesse, je ne l'avais jamais regretté puisque je lui faisais confiance mais là je regrette profondément. Lui n'en a que faire de me jeter dans ce gouffre "c'est comme ça" répond-t-il.

Sur le coup nous avons envie d'oublier ces années vécues avec la personne qui nous a trahis. Mais quand la pression retombe on se rend compte qu'il est important de garder cette histoire quelque part en nous et cette épreuve gravée pour avancer et se construire dessus, grandir, évoluer.

C'est donc ce que j'ai fait et j'ai pu définir un "plan d'action", auquel je n'aurai pas penser il y a encore 5 ans.
La vocation de ma vie m'est apparue quand je suis tombée enceinte et ai tenu dans mes bras pour la première fois mon enfant. J'ai donc décidé de m'occuper des enfants, en tant qu'assistante maternelle chez moi pour continuer à m'occuper de mon fils pour lui faire l'école à la maison.
Puis dans quelques années quand mon petit bébé sera plus grand, étant donné le bagage universitaire que j'ai accumulé avant ma grossesse, je me tournerai vers l'enseignement.

Cet idéal de vie je le dois tout autant à ma mère qui a dédié sa vie à ses enfants et aux enfants des autres. Elle a été assistante maternelle aussi et aurait voulu être institutrice. Elle a été mon exemple, mon père et ma mère, leur couple, ont toujours été des exemples et un modèle de vie à suivre.

C'est pourquoi ma vie sera dessinée sur ce modèle de courage, d'amour et de volonté, dédiée à mon fils. Il mérite le bonheur après ce cataclysme.

Alors vive les mamans célibataires !
Dignité, courage, volonté, bonheur et amour de son enfant.
Voila  notre devise!