"Mais c'est dangereux pour l'enfant l'école à la maison! Il va devenir asocial! Il n'aura pas d'amis."
vous avez déjà toutes et tous entendu ce genre de phrases alarmantes.
Effectivement l'école est un milieu sûr, doux où la confiance de l'enfant est valorisée, sans brutalité ou jalousie ou harcèlement. Un monde parfait où tous les enfants se tiennent la main en une ronde parfaite.
Combien de témoignages surgissent de nos jours concernant les périodes d'intense stress et de malaises vécus lors de la scolarisation ? Le gouvernement lui même lance des campagnes publicitaires sur le harcèlement scolaire. Combien d'enfants vivent leur scolarité en étant sans ami, en perdant confiance en eux et s'imprégnant d'une multitude de complexes ?
Les études sur les enfants non scolarisés sont formelles et sans équivoque. Ces-derniers sont plus sociables que les enfant scolarisés, ils ont un esprit plus ouvert, ils acquièrent une confiance, une autonomie, une libre pensée et une curiosité intellectuelle que l'école ne permet pas.
Mais il ne sera pas se tenir en société?
On parle ici de la socialisation, concept assez fumeux, en d'autre termes : tout le monde y range ce qu'il veut. Mais en règle générale, la socialisation se définit comme l'apprentissage des normes et des valeurs de la société dans laquelle nous évoluons.
Ainsi lorsqu'une personne fait la remarque que notre enfant ne sera pas socialisé, elle suppose qu'il ne connaîtra pas les normes en vigueur dans la société. C'est assez aberrant sachant que la socialisation primaire se fait par le milieu familial. L'enfant se construit son référentiel social principal à travers la vie de famille, en observant ses parents et son entourage proche, entourage qui véhicule par essence les codes de la société dans laquelle l'enfant grandira.
L'enfant imite ce qu'il voit et intègre les règles de vie de la société. On peut citer de nombreux exemples de la vie quotidienne. Il apprend le rôle de chacun au sein d'une famille, les repas de famille sont aussi un laboratoire intense d'apprentissage des normes sociales, qu'il peut comparer au repas en famille plus intimes. Faire les courses lui donne l'occasion d'apprendre à attendre son tour, ou à dire bonjour, au revoir. Son référentiel social, donc sa socialisation, est immense.
Il est intéressant de souligner que si les valeurs et normes instruite à l'école ne rentrent pas en symbiose avec celles que contient son référentiel social, l'enfant au vue du dilemme demandera à ses parents. On en revient à la socialisation primaire.
En conclusion que l'enfant soit scolarisé ou non, son référentiel social donc sa socialisation sera faite, sans que l'école n'y joue un grand rôle au final.
Quand je voies mon enfants dire bonjour, merci et au revoir dans un magasin, attendre sagement à la caisse notre tour ou respecter les lieux silencieux comme les églises, les musées ou les bibliothèques, sans que je ne lui ai dit avant (il adapte son comportement aux circonstances), je me dit que sa "socialisation", ce mot que tant de personne aiment à prononcer sans savoir ce qu'il regroupe, est très bonne.
"Il va être solitaire et n'ira jamais vers les autres"
Nous parlons maintenant de sociabilité, c'est à dire la capacité à nouer des relation humaines, à avoir envie d'aller vers les autres.
En quoi être en classe près de 200 jours par an avec 30 élèves, toujours les mêmes, va permettre à l'enfant de développer sa sociabilité ?
Etant au fait que la moitié d'une classe sera considérée par l'enfant comme "ennemie ou hostile ", que l'autre moitié sera, disons, neutre et qu'il aura peut être la chance d'avoir un meilleur ami, le cercle social est plutôt limité. Vous ne trouvez pas ?
Ajoutez à cela le stress que cette situation engendre et le sentiment, dans les cas les plus poussés, d'antipathie envers le contact humain. On a tous connu des camarades de classe restant prostré toute l'année, se retirant de la société "école".
N'est-il pas plus enrichissant, plus épanouissant pour l'enfant de rencontrer une multitude de personnes différentes, d'horizons divers? C'est ce que permet l'instruction en famille. Elle offre d'innombrables opportunités d'interagir avec des enfants et des adultes de tous âges et d'univers variés. C'est simplement vivre. Quand nous sortons dans la rue pour aller chercher le pain, le panel de personnes croisées est bien supérieur à celui d'un enfant restant enfermé à l'école 5 jours par semaines, avec la même population.
L'école à la maison permet de vivre dans la vraie vie, ce qui induit de connaitre les normes sociales, de savoir s'adapter à de nouvelles situations, de pourvoir communiquer d'avec des personnes différentes.
Je ne comprend donc pas cette inquiétude immense, ce regard noir tourné vers l'IEF en se basant sur ce seul argument de la vie sociale des enfants.
Un enfant instruit en IEF à beaucoup plus de facilité à s'intégrer à la société et au monde adulte qui l'attend par la suite, qu'un enfant resté dans le cadre scolaire, où les normes apprises sont seulement celles utiles à ce milieu.
Multiplier les opportunités
Effectivement un enfant instruit en IEF ne passe pas 24/24h dans sa chambre, comme le mythe de l'école à la maison le laisse supposer.
Les groupes de rencontre entre familles en IEF, les activités proposées par les communes, le nombre de musées, d'expositions, de lieux à découvrir est immense. Tout permet de concilier l'apprentissage la découverte, la curiosité et la vie sociale des enfants non scolarisés.
Cette congruence des objectifs entre apprentissage et vie sociale permet donc d'ouvrir notre horizon beaucoup plus que celui proposé par l'école.
Nous pouvons aussi suppléer que c'est à nous, les parents que revient de définir les relations de nos enfants, de leur apporter les opportunités de rencontre. C'est donc un choix réfléchi et mesuré de faire l'école à la maison, un choix de qualité, un choix respectueux des envies de nos enfants. Chaque enfant est différent même dans une fratrie : certains seront plus enclin aux activités collectives que d'autres. Cette gamme de caractères et l'ajustement des opportunités en fonction de cette dernière n'est pas rendu possible à l'école.
Pour conclure, faire l'école à la maison est un choix privilégiant l'écoute des envies et des besoins du principal intéressé, l'enfant, que ce soit au niveau des rythmes d'apprentissage, des centres d'intérêt ou de son besoin social. L'IEF promeut le respect de sa personnalité et non le conformisme à un modèle type impliquant une pression constante sur des êtres en plein développement.
Nous donnons donc l'opportunité à nos enfants de se révéler tels qu'ils sont.
L'instruction en famille, lorsqu'elle est possible est un choix éclairé et une chance, et non pas une menace sur l'avenir de nos enfants.